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LE DESTIN DES ÉTOILES

évalué la pression barométrique existant à la surface de Mars à 64 millimètres. Procter est arrivé à peu près au double. Les deux chiffres sont très peu certains, et je suis porté à croire que le premier, le plus faible des deux, est encore trop élevé. Si nous acceptons celui de Lowell, nous trouverons que chaque mètre carré de la surface de la planète supporte une colonne d’air dont la masse n’est qu’un cinquième de celle qui pèse sur la surface de nos océans.

Les nuages épais qui enveloppent Vénus ont depuis longtemps fait penser que la profondeur de cette atmosphère devait dépasser considérablement celle de la terre. Cette croyance a été renforcée par son grand pouvoir de réfraction. Quand Vénus se présente près du disque solaire, sa silhouette noire est entourée d’un anneau blanc lumineux (voy. fig. 15, p. 81). Mais on a reconnu que ce phénomène n’exige pas une densité atmosphérique plus grande que la nôtre. Remarquons à ce sujet que ce que nous voyons ainsi, comme bord intérieur apparent de l’atmosphère lumineuse, n’est pas la surface du globe solide de Vénus, mais bien la surface extérieure de la sphère de nuages. Et ces nuages, comme nous avons de fortes raisons pour le supposer, flottent à une altitude extrêmement élevée, par suite de la grande chaleur qui y règne, altitude telle qu’ils forment une masse compacte, impénétrable, là où dans notre atmosphère n’apparaissent que des cirrus. Si ce point de vue est juste, l’anneau lumineux que nous voyons, et qui est très clair dans la figure, n’aurait pour épaisseur

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