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ATMOSPHÈRE DES CORPS STELLAIRES

moins considérablement plus que pour Mars. Mais si la moitié (ou un peu plus : 0,52) de la surface terrestre est recouverte de nuages, elle se rapproche de la blancheur de Vénus ; le chiffre ci-dessus trouvé de 0,479 pour le globe entier est assez voisin de 0,59, qui est l’albedo de Vénus. Celui de Mars étant de 15,4, le chiffre 0,479 est trois fois plus près de celui de Vénus que de celui de Mars.

Nous pouvons encore comparer le chiffre de 37 p. 100 qui s’applique aux parties de la terre exemptes de nuages, avec celui de 15,4 relatif à Mars, — où il n’y en a pour ainsi dire pas, — puis encore avec celui de 7,3 qui se rapporte à la lune, où il n’y a ni nuages ni poussières, vu qu’il n’y a point d’atmosphère. Nous pouvons en conclure que notre propre atmosphère contient presque trois fois plus de poussières en suspension par unité de surface que celle de Mars et cela malgré la très faible force de la pesanteur sur cette planète, qui n’est que les 0,375 de celle à la surface de notre globe.

Si nous tenons compte de la température très réduite qui existe à la surface de Mars, nous trouverons à l’aide d’une formule due à M. Stokes, qu’un grain de poussière tombera 1,3 fois moins vite qu’a la surface de la terre. Mais si, malgré des brouillards fréquents, quoique légers, il y a si peu de parcelles poussiéreuses flottantes dans son atmosphère, nous sommes conduits à penser que cet air doit être excessivement raréfié, et que les souffles de vent doivent y avoir fort peu de force pour soulever la poussière. Lowell a

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