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ATMOSPHÈRE DES CORPS STELLAIRES

Il se peut que cela soit également vrai pour Jupiter ; quand les taches abondent, les nuages sont élevés, les couches absorbantes extérieures moins épaisses, et la lumière de l’ensemble de la planète sera plus blanche. Le rouge habituel de la surface s’atténuera.

Les deux dernières planètes extérieures, Uranus et Neptune, renvoient, d’après Russell, 0,67 et 0,73 de la lumière qu’elles reçoivent. Ces chiffres sont extrêmement élevés, et sans doute trop grands. Ils ne s’accordent pas bien avec les spectres obtenus par M. Slipher (fig. 14).

Arrivons maintenant à la planète Mars. Celui-ci ne renvoie que 15,4 p. 100 de la lumière reçue, ce qui est le double, à peu près, du chiffre relatif à la lune. À en juger par ce fait et par d’autres encore, l’atmosphère de la planète serait extrêmement ténue. Lowell l’estime à 22 p. 100 environ de celle qui pèse sur chaque mètre carré de la surface terrestre.

Quelle est la quantité de lumière que notre propre globe terrestre renvoie vers l’espace, après l’avoir reçue du soleil. Il nous est impossible de la mesurer attendu que nous ne pouvons pas transporter nos instruments en dehors du globe et de la couche atmosphérique. Nous ne pouvons établir que des calculs d’approximation. Il semble que l’on puisse évaluer à 52 p. 100 de la surface totale du globe la partie recouverte par des nuages. Or l’albedo de ceux-ci est de 0,65. La portion de lumière renvoyée serait donc les 0,52 × 0,65 = 0,338 de celle reçue. Une certaine proportion de ce chiffre, disons 5 p. 100,

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