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LE DESTIN DES ÉTOILES

Il est donc fort probable que ni Mercure, ni la lune, n’ont d’atmosphère appréciable. Par contre, Vénus nous présente des conditions entièrement opposées. Sa surface renvoie 59 p. 100 de la lumière solaire qu’elle reçoit. D’après M. Abbot, nos nuages terrestres, qui sont formés de vapeur d’eau ou de cristaux de glace, réfléchissent environ 65 p. 100 de la lumière qu’ils reçoivent. On pense que toute la surface de la planète Vénus est recouverte d’un voile épais de vapeurs, totalement impénétrable pour nous. La faible différence entre 0,65 et 0,59 peut fort bien tenir à des erreurs d’observation, mais aussi à quelque faible absorption supplémentaire de lumière dans la partie de l’atmosphère qui est au-dessus des nuages.

Saturne et Jupiter présentent des conditions fort analogues à celles de Vénus, en ce que leurs surfaces renvoient 63 p. 100 et 56 p. 100 respectivement de la lumière reçue. On peut reconnaître, aux spectres de ces planètes, que la lumière renvoyée par les nuages est considérablement affaiblie par les gaz qui les recouvrent. (Comp. fig. 14). Il semblerait donc que le chiffre de 0,63, donné par Russell pour Saturne est un peu trop fort. En ce qui concerne Jupiter, on a cru constater que sa lumière rouge change suivant le nombre des taches solaires : il serait plus rouge quand les taches sont nombreuses, plus blanc quand elles sont rares. On a cru reconnaître encore que les mêmes taches solaires favorisent dans notre atmosphère terrestre, la formation des nuages élevés, du genre des cirrus :

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