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ATMOSPHÈRE DES CORPS STELLAIRES

dissipés plus lentement encore. Ils ne pouvaient toutefois pas rester retenus par la faible attraction de la masse lunaire. Ce fut également le sort de la vapeur d’eau, qui n’a guère qu’une densité moitié moins grande que celle de l’oxygène. La disparition de l’eau fut toutefois retardée, comme nous le verrons plus loin, en raison de ce que des masses considérables de vapeur durent être lancées au dehors par les volcans lunaires. Il faut nous rappeler en effet que lors de son divorce d’avec la terre, la lune ne pouvait guère être qu’une masse en fusion, fluide, et que cette masse devait ressembler à la lave qui est vomie par nos volcans. Elle a dû conserver cet état jusqu’à ce que la température se fut abaissée jusque vers 1 200° environ. Or à cette température la vitesse des molécules d’oxygène est d’environ 1 kilomètre par seconde, et certainement une partie d’entre elles devaient atteindre 2 kilomètres par seconde, suffisante pour les faire échapper à l’influence lunaire. Ces molécules, appartenant à des gaz de densités moyennes, ont sans doute dû revenir vers la terre, qui, ainsi que nous l’avons dit, a une force de gravité suffisante pour les retenir enchaînées à elle.

Tous les gaz donc, qui se trouvent en quelque abondance dans l’atmosphère terrestre, et qui sans doute se répartirent momentanément entre la terre et la lune lors du détachement de celle-ci, ont de nouveau quitté la lune. Cela doit être également vrai pour d’autres corps célestes de plus ou moins grande importance tels que les petites planètes, et aussi pour les satellites des

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