Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/122

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE DESTIN DES ÉTOILES

peu de temps il n’a pu subsister à la surface de la lune aucune parcelle d’hydrogène. Qu’est-il devenu ? Selon toute probabilité il a été attiré et absorbé par le soleil. Là, il faudrait une vitesse d’éloignement de 613 000 mètres par seconde pour vaincre l’attraction vers son centre ! En réalité la vitesse moléculaire ne doit y atteindre que 8 000 mètres tout au plus.

Considérons de même le gaz qui, dans l’échelle des densités, vient après l’hydrogène ; c’est l’hélium. Ce gaz, à la température de 150 degrés a une vitesse moléculaire de 1 620 mètres. Ce chiffre est inférieur à celui de 2 000 mètres qui est nécessaire pour qu’un corps soit soustrait à l’attraction de la lune, et sorte de sa sphère d’influence. Seulement, toutes les molécules d’hélium ne vibrent pas avec la même vitesse. Il y en a de plus rapides, d’autres plus lentes. Celles qui se meuvent à une vitesse supérieure à 2 000 mètres sont en proportion considérable dans l’ensemble, et cette partie s’éloigne définitivement. Puis il s’établira rapidement un équilibre nouveau, de sorte que dans un laps de temps inférieur à une seconde, une nouvelle portion, ayant la même proportion dans l’ensemble qui reste, se trouvera dans les conditions requises pour s’échapper. La lune a donc dû, par les causes que nous venons d’expliquer, perdre très rapidement aussi son atmosphère d’hélium, après que l’hydrogène se fut échappé le premier.

Les gaz qui constituent presque en entier notre atmosphère terrestre, l’azote et l’oxygène, se sont

▶ 82 ◀