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LE DESTIN DES ÉTOILES

des conditions semblables que nous pouvons parler d’une véritable atmosphère, telle que nous la définissent nos conceptions courantes. Et ces conditions sont analogues pour tous les corps stellaires qui ont un noyau avec une surface solide ou liquide.

Toutefois il n’est pas du tout certain que toutes les planètes qui offrent ce caractère aient une atmosphère. Si l’on étudie la lune, et qu’on observe l’occultation des étoiles par cette sphère, on reconnaît que son enveloppe gazeuse, si toutefois il en existe, est incapable de causer aucune déviation de la lumière de l’étoile. En d’autres termes, cette atmosphère ne possède pas de pouvoir réfringent sensible. Cette circonstance prouve que sa densité ne peut être qu’excessivement faible, et que sa pression barométrique ne peut dépasser 1 à 2 millimètres. Or nous avons des raisons d’admettre que la lune s’est jadis séparée de la masse terrestre, et que ce faisant, elle a emporté avec elle des parties de sa substance les plus légères. Cette hypothèse est confirmée par le fait que la densité moyenne de la lune, qui est égale à 3,3, n’est que les six dixièmes de celle de la terre, qui est de 5,53 fois celle de l’eau. On pourrait supposer qu’en se détachant, la lune eût emporté une partie des éléments les plus légers de tous ceux de notre globe, c’est-à-dire précisément de son atmosphère. C’est bien ce qui a dû en effet se produire, mais dans le cours des siècles la lune a dû perdre cette atmosphère, sans doute très considérable au début. On en trouve l’explication dans ce fait que les molécules de tout gaz

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