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ATMOSPHÈRE DES CORPS STELLAIRES

tiendraient naturellement les mêmes gaz que la partie extérieure de celle du soleil, et notamment de l’hydrogène. M. Slipher, qui a pu photographier les spectres des planètes les plus éloignées, croit que certaines bandes d’absorption très fortes des spectres d’Uranus et de Neptune, correspondent aux lignes F et C de l’hydrogène (voy. fig. 14, p. 80) pour nous servir des notations de Fraunhofer. Seulement la grande largeur même de ces bandes telles que les montre la figure, les rend très difficiles à identifier avec certitude. D’autres gaz aussi, dont la nature reste inconnue, font partie de l’enveloppe extérieure aux nuages, et causent, ainsi que le montre le spectre, une forte absorption de la lumière solaire que réfléchissent les nuages situés plus près du centre. Cette absorption augmente même à raison de l’éloignement de la planète du soleil. Elle est plus forte pour Neptune, et moins forte pour Jupiter.

Mais à coup sûr, les enveloppes gazeuses des planètes que nous venons de considérer présentent une différence essentielle qui les distingue des planètes intérieures, à savoir Mars, la terre, Vénus et Mercure. Dans le soleil et dans les planètes « extérieures », l’atmosphère se confond graduellement avec la masse gazeuse intérieure, en sorte que l’on ne peut reconnaître aucune limite nette entre les couches raréfiées extérieures et celles plus denses qui se trouvent en dessous. Il en est tout autrement sur la terre. Ici la séparation entre les deux couches est nettement tranchée par la croûte solide de notre globe, ou par la surface des océans. C’est seulement dans

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