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LA VAPEUR D’EAU ET LES CLIMATS

d’automne se manifestaient à la même époque que maintenant. La même chose avait lieu au printemps pour le dernier gel, en sorte qu’on peut admettre qu’à ces dates la température printanière et automnale était la même à la fin du XVIe siècle et maintenant. Ekholm en tire la conclusion que le climat est devenu plus marin.

À cela cependant, Hildebrandson objecte que les observations de Tycho Brahe s’appliquent à une période exceptionnellement froide, si l’on en juge par les tables de Speerschneider, qui relatent la formation de la glace dans les eaux danoises. Neuf d’entre les seize années auxquelles s’appliquent les données de Tycho Brahe étaient remarquables pour avoir eu des hivers exceptionnellement froids, tandis que sur l’ensemble du XVIe siècle tout entier, dix-neuf années seulement étaient ainsi caractérisées par la sévérité des hivers.

Il n’est donc pas établi que les hivers de ce XVIe siècle fussent en moyenne plus froids que ceux du XIXe. Des études ultérieures, faites par Ekholm en 1917 concernant le moment où se produit la débâcle des glaces sur le lac Mälar à Vesteras, sur la Neva à Petrograd, et sur la Dvina à Riga ont conduit aux résultats suivants. Il croit avoir constaté une périodicité de température hivernale formant un cycle de 212 années, résultat qui concorderait bien avec les statistiques de Speerschneider. S’il en est ainsi nous nous trouvons actuellement dans une période d’hivers remarquablement doux, tandis que l’époque de Tycho Brahe était celle d’hivers très sévères.

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