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LE DESTIN DES ÉTOILES

d’épaisseur, devait charrier un volume d’eau bien supérieur à celui d’aujourd’hui. Mais on sait que cette inondation désastreuse fut causée par un tremblement de terre, qui eut pour conséquence un éboulement de rochers formant barrage de la rivière. Il n’y a donc aucun fondement à l’hypothèse d’un débit d’eau plus grand de cette rivière. D’autre part, selon Strabon, les eaux du Képhise et de l’Ilissos entre lesquels est situé la ville d’Athènes, venaient à s’assécher de son temps, comme ils le font encore aujourd’hui. S’il faut en croire Pausanias, les ruisseaux qui parcourent la plaine de l’Argolide se comportaient de même, — ils continuent à le faire toujours. D’après tout ce que nous savons, le climat de la Grèce n’a pas dû changer d’une façon appréciable depuis les temps d’Homère.

En Sicile, on dit que plusieurs des fleuves ont été navigables même encore au moyen âge, ce qui serait impossible aujourd’hui. Mais ce fait s’explique par la destruction des forêts qui jadis régularisaient l’écoulement des eaux de ces rivières, peut-être aussi par la faible dimension des navires de ce temps-là. Les régions qu’elles traversent sont bien moins cultivées que dans les temps anciens. Le sol meuble, jadis retenu par les racines des plantes de culture a été enlevé par l’eau ; les barrages, les murs de retenue élevés dans le but de réduire la vitesse d’écoulement des eaux, ont disparu. Le pays est devenu de plus en plus aride.

Ailleurs, de grandes villes, comme Palmyre, en Syrie, ont existé dans des régions désertiques, d’où

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