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LA VAPEUR D’EAU ET LES CLIMATS

cependant les emplacements de deux villes anciennes manifestent par leurs restes que la ligne côtière d’alors passait bien près de la ligne actuelle. Ceux qui étudient l’Égypte ancienne ne peuvent reconnaître aucune différence importante entre le climat des temps les plus reculés et celui de nos jours. Il est vrai que les marais du delta du Nil ont été transformés en prairies fertiles, mais c’est là l’œuvre de l’homme. La période humide doit avoir pris fin longtemps avant que les temps historiques aient commencé. Quelques auteurs anciens, tels que Hérodote, Aristophane et Philon affirment qu’il ne tombe jamais de pluie en Égypte, mais ceci ne doit être considéré que comme une exagération, car il y a contraste très net avec les affirmations d’autres écrivains qui parlent de pluies, de neiges et de grêle, tels que Plutarque, Pline et Aélien. Il semble cependant bien établi que les chutes d’eau de pluie étaient aussi rares du temps des Pharaons que dans l’Égypte d’aujourd’hui.

Huntington a cru pouvoir dire que le climat de la Palestine est devenu beaucoup plus brûlant pendant la durée des temps historiques. Mais Hilderscheid, qui a fait une étude très approfondie de ce sujet, conteste qu’il y ait un argument sérieux quelconque en faveur d’une semblable conclusion.

Cette question prend, pour nous, un très grand intérêt quand il s’agit de la Grèce et de l’Italie. Huntington pensait que l’Alphée, rivière qui a inondé la ville d’Olympie et qui la recouvrit d’une couche de sédiments de 4 à 5 mètres

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