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l’évolution des mondes

densité n’étant que de 0,564, — la moitié de celle de la terre. Pour les planètes plus éloignées que nous, il y a tout de suite un grand saut de nous à Jupiter qui n’a que 0,23, puis Saturne 0,116 de notre densité. Les deux planètes extérieures de notre système sont un peu plus denses, — 0,4 environ —, mais les éléments de ces corps sont encore passablement indécis. Ces densités sont à peu près du même ordre que celle du soleil, que nous savons être de 0,25. Or il est certain que celui-ci est entièrement gazeux, à l’exception de quelques nuages, d’importance relativement minime. Il est donc probable que les planètes extérieures, à partir de Jupiter, sont également gazeuses, et qu’elles sont enveloppées d’épais nuages qui empêchent nos regards de pénétrer dans leur intérieur. On ne peut donc guère supposer que des êtres animés puissent faire leur séjour de ces planètes.

La vie pourrait-elle plutôt exister dans leurs satellites ? À supposer que ceux-ci ne reçoivent aucune chaleur de leurs planètes, ils auraient les températures attribuées plus haut aux corps qui les retiennent autour d’eux. Considérons donc notre propre satellite. Vue de sa surface, la terre occupe un angle visuel environ 3,7 fois plus grand que le soleil. Si donc on admet que le soleil est à 6 200 degrés (ou 6 500 degrés absolus) on peut facilement calculer que la lune recevrait de la terre une quantité de chaleur égale à celle que le soleil nous envoie, si notre globe avait 3 100 degrés environ de température (ou 3 380 degrés absolus).

Les premiers nuages se sont formés dans l’atmosphère terrestre quand celle-ci est arrivée à 360° C environ. À ce moment le rayonnement de la terre sur la lune n’était que les 0,00125 de celle du soleil. Aujourd’hui ce rayonnement est encore vingt fois moindre. Il est facile de voir que ce rayonnement n’a absolument aucune importance dans l’économie calorifique de la surface lunaire.

Il en serait tout autrement si le diamètre de la terre était