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II

LA VIE À LA SURFACE DES CORPS
DE L’ESPACE

Il est peu de spectacles plus impressionnants que celui de la voûte céleste, quand on la contemple par une nuit bien pure, avec ses milliers d’étoiles. Si l’on dirige la pensée vers ces luminaires qui semblent distants à l’infini, la question se pose involontairement de savoir s’il y a encore d’autres globes analogues au nôtre, qui puissent servir de séjour à des êtres vivants et organisés. L’intérêt que nous présente une île déserte et morte des régions circumpolaires où il n’y a pas la moindre plante, est nul, comparé à celui qu’éveille une terre quelconque des tropiques, où la vie se développe dans sa diversité magnifique. De même l’intérêt que nous éprouverons pour un monde lointain sera tout autre si nous pouvons le supposer animé, que si nous sommes obligés de nous borner à le considérer comme une masse inerte et morte, qui flotte dans un espace indéfini.

Des questions tout semblables se présentent à notre esprit en pensant à la terre. Fut-elle, de tout temps, revêtue de sa tunique de verdure vivante, ou bien y eut-il une époque où elle fut stérile et vide ? Et s’il en fut jamais ainsi, quelles sont les conditions qui l’ont appropriée à sa haute destinée actuelle où elle est le séjour d’êtres vivants ? Que notre globe fut, à un