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l’évolution des mondes

On donne le nom de préphase au commencement de l’ébranlement, à 20 heures 5 minutes 2 secondes. Celui-ci a suivi une trajectoire directe à travers le noyau du globe, et on a reconnu que sa vitesse de translation est de 9,2 km. par seconde. Elle parcourt le diamètre entier du globe en 23 minutes. Elle est toujours très faible, ce qu’il faut attribuer au frottement très considérable des matières traversées, ainsi que cela se produit dans les gaz fortement surchauffés qui occupent le centre du globe. Le fort ébranlement enregistré à 20 heures 36 minutes 25 secondes marque un mouvement de la croûte solide du globe. Cette secousse est beaucoup moins affaiblie par la transmission que la précédente. Sa vitesse de translation est moindre aussi ; elle n’est que de 3,40 km. par seconde le long de la surface terrestre.

On peut calculer la vitesse de translation d’un choc à travers une masse homogène de quartz. On la trouve égale à 3,60 km. par seconde, c’est-à-dire sensiblement concordante à celle donnée par l’expérience. Cela doit, en effet, être le cas, car la croûte du globe est formée principalement de silicates, c’est-à-dire de combinaisons quartzifères, dont les propriétés se ressemblent.

La vitesse de translation à des distances relativement petites est moins grande ; on n’y observe pas toujours la préphase faible. Elle descend jusqu’à 2 kilomètres par seconde. Il faut en chercher la raison dans ce que la propagation de la secousse se fait par une trajectoire courbe qui passe par les couches plus profondes et plus solides, ou encore parce qu’elle passe par des couches plus hétérogènes et plus brisées qui la transmettent beaucoup plus lentement que les masses homogènes. Ainsi, dans du grès peu consistant, la vitesse est de 1,2 km., dans l’eau 1,4 km. et dans du sable meuble 0,3 km. par seconde.

On conçoit qu’à l’aide de l’enregistrement de l’heure d’arrivée de la première secousse et de la secousse principale, on puisse calculer la distance entre le lieu de l’observation et le