Page:Arrhenius - L’évolution des mondes, 1910.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
21
température de l’intérieur du globe

lui abandonne toute l’eau qu’elle tient en excès, et quand elle commencera à se déverser, ses coulées présenteront, comme au Kilauea, des surfaces moins tourmentées, et même lisses et brillantes.

On a pu reconnaître que certains volcans n’ont pas dû se trouver situés à des endroits où la croûte terrestre a présenté des brisures, ou des solutions de continuité. Tel est le cas de certains volcans éteints de l’époque tertiaire en Souabe ou encore dans l’Afrique du Sud, près des célèbres mines de diamant. On se représente cependant aisément que le résultat du gonflement du magma que nous venons d’expliquer, est la production d’une pression si énorme, qu’elle peut forcer le passage à travers l’écorce, à des endroits où elle offrira une moindre résistance, par suite d’amincissement ou par d’autres causes, même sans qu’une brisure ou fissure antérieure fut nécessaire.

Continuons maintenant à considérer le magma intérieur du globe, et pénétrons plus avant dans la profondeur. Il n’existe pas de raison pour croire que la température cessera de croître à mesure que nous approcherons davantage du centre du globe. À des profondeurs de 3 ou 400 kilomètres, cette température atteindra une élévation telle, qu’aucun corps ne peut plus exister, sinon à l’état gazéiforme. À l’intérieur de l’enveloppe ayant cette épaisseur tout le centre de la terre doit donc être gazeux. Seulement nous possédons certaines données sur ce que sont des gaz qui sont à la fois soumis à de fortes pressions, et élevés à des températures considérables. Ces données nous conduisent à admettre que le gaz de l’intérieur du globe est en fait un magma très peu fluide, qu’on pourrait, sous certains rapports, comparer à un corps solide. Sa compressibilité, en particulier, est excessivement faible.

On pourrait croire qu’il est impossible de rien savoir des propriétés de ces parties centrales. En effet ce n’est guère que par déduction que certains phénomènes, comme les tremblements