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l’évolution des mondes

les rivages de l’Australie, et la longue étendue des côtes de l’océan du Nord, qui baigne l’Europe, l’Asie et l’Amérique. On ne trouve de volcans que là, où, dans le voisinage de la mer, on constate l’existence de fentes de l’écorce terrestre. Il existe souvent de ces brisures loin de la mer, comme par exemple dans les Alpes d’Autriche, mais on n’y constate jamais de signes d’activité volcanique. Par contre ces mêmes régions sont en général bien connues pour les phénomènes sismiques qui y sont fréquents.

Il était naturel que depuis longtemps on expliquât les volcans au moyen de l’hypothèse que par eux, la masse en fusion qui occupe l’intérieur du globe, se frayait un chemin jusqu’à la surface. On a même essayé d’évaluer la profondeur à laquelle devaient se trouver ces foyers d’éruption, mais les résultats de ces estimations n’ont conduit à aucune concordance. On a, par exemple, soumis à une recherche de ce genre le Monte Nuovo, qui surgit en 1538 dans les Champs Phlégréens, près de Naples. On est arrivé, tantôt à une profondeur de 1 300 mètres, tantôt à 30 kilomètres ! Pour le Krakatoa on a évalué à plus de 50 kilomètres la profondeur du centre d’éruption. Mais tous ces calculs ont en somme peu d’intérêt, car il est probable que tous les volcans se trouvent sur des fentes de l’écorce terrestre, par lesquelles la masse fondue, le magma intérieur, pressé comme un coin, se trouve poussé vers la surface. Il serait donc difficile de dire où se limite le foyer de ce magma et où commence le conduit d’émission. Le Kilauea seul donne l’impression que l’on se trouve peut-être en présence d’une grande ouverture qui traverserait toute l’écorce terrestre, et par laquelle la masse intérieure fondue se présente librement à la surface du globe (fig. 9).

Les observations recueillies à l’occasion de sondages profonds dans les diverses contrées du globe ont fait connaître que la température s’élève assez rapidement, à mesure que l’on pénètre dans l’écorce terrestre. En moyenne cet accroissement est de 30 degrés par 1 000 mètres de profondeur. Mais les sondages les plus profonds n’atteignent pas même encore