Page:Arrhenius - L’évolution des mondes, 1910.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.
243
translation des spores dans l’espace mondial
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

arriver à celle d’Uranus, et 29 ans pour arriver à celle de Mercure.

Dans des conditions semblables, c’est-à-dire en supposant que leur vitesse initiale soit nulle, ces particules mettraient 12 ans pour faire le trajet entre les orbites d’Uranus et de Saturne, 4 ans entre celles de Saturne et de Jupiter, 2 ans entre Jupiter et Mars, 84 jours entre Mars et la terre, 40 jours entre la terre et Vénus, et 28 jours enfin entre les orbites de Vénus et de Mercure.

On voit, par les durées de chute ainsi calculées, que les germes en question, fixés aux parcelles de poussière, pourraient encore tomber vers le soleil avec une vitesse dix ou vingt fois moins grande sans qu’il fallût craindre la disparition de leur puissance germinative pendant le trajet. En d’autres mots, si les germes se trouvaient liés à des particules dont la pesanteur est neutralisée par la force répulsive dans la proportion de 90 à 95 p. 100 de son intensité, ils pourraient bientôt arriver dans l’atmosphère des planètes intérieures, animés seulement d’une vitesse réduite à quelques kilomètres par seconde. On peut calculer aisément qu’une semblable particule, arrêtée dans sa chute dans l’espace très court d’une seconde, ne s’échaufferait cependant pas de plus de 100 degrés au delà de la température ambiante, et cela, par suite d’un très intense rayonnement. Des spores bactériens peuvent supporter de semblables températures pendant bien plus d’une seconde sans être tués. Après avoir été arrêtées avec les germes qui s’y trouveraient fixés, les poussières tomberaient doucement à la surface de la planète, aidées peut-être par quelque courant d’air descendant.

C’est ainsi que la vie pourrait être rapidement transportée d’un point du système planétaire où elle aurait déjà pris pied, à quelque autre point du même système où elle trouverait des conditions favorables à son développement.

Les germes non fixés par quelques grains de poussière peuvent