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effets de la contraction d’une nébuleuse

nébuleuses. Il est hors de doute que ces étoiles, provenant de condensation, sont dans une phase très primitive de leur existence, et correspondent par conséquent aux étoiles blanches, comme la Nova Persei et comme l’étoile centrale dans la nébuleuse annulaire de la Lyre. On a cependant reconnu que le spectre de la nébuleuse d’Andromède a sensiblement la même étendue que celui des étoiles jaunes. Peut-être cela provient-il de ce que la lumière des étoiles que contient cette nébuleuse, qui se présente à nous de côté, est en partie éteinte par des poussières situées à sa périphérie, ainsi que ce fut le cas pour la Nova Persei, lors de sa période de luminosité variable.

Nos considérations nous conduisent donc à cette conclusion que les corps centraux des nébuleuses sont entourés d’une masse gazeuse énorme, qui est en général en rotation autour de son axe. En dehors d’elle les autres centres de condensation tournent également autour du corps central en entraînant avec eux les masses gazeuses qui s’y sont condensées. Le frottement de ces masses adventives et de la masse gazeuse primitive, qui circule dans le plan équatorial du corps central, a fait qu’elles se sont peu à peu approchées de ce plan, peu différent du plan de l’écliptique. Nous obtenons ainsi un véritable système planétaire, où les planètes sont entourées de masses gazeuses énormes, comme les étoiles des Pléiades (fig. 52).

Si maintenant, comme dans notre système solaire, les planètes ont, comparativement au corps central, une faible masse, elles vont se refroidir infiniment plus vite que lui. Leurs masses gazeuses se contracteront rapidement. Leur durée de rotation se raccourcira de même. Celle-ci était probablement, au début, peu différente de celle du corps central, tout au moins pour les planètes peu éloignées du centre. Par suite de la très grande étendue du corps central, les planètes qui errent autour de lui y produiront des effets de marées très considérables. Sa vitesse de rotation diminue, et la durée de la rotation des planètes tend à s’allonger. De là un défaut d’équilibre, mais