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l’évolution des mondes

petit, et dont la densité est par conséquent 1 000 fois plus grande que les chiffres donnés ci-dessus. D’après la loi de la gravitation et celles des gaz, la pression serait alors 10 000 fois plus grande et la température 10 fois plus élevée que ne l’indiquent les chiffres du tableau. Mais alors la densité des parties centrales devient beaucoup trop élevée pour que les lois qui régissent les gaz puissent encore trouver leur application. J’ai donc préféré modifier le calcul de telle manière que ses résultats s’appliquent à un corps dont le rayon est 10 fois celui du soleil, ou 1 080 fois celui de la terre. Il occuperait la 22e partie du rayon de l’orbite terrestre. Ce serait donc encore un astre dont l’étendue, comparée à celle des nébuleuses, serait relativement très petite.

Ce qui frappe, c’est la pression extraordinairement élevée qui se produira dans les parties intérieures du globe, ce qui tient à la masse considérable de l’ensemble et aux distances relativement réduites. Au centre de notre soleil, la pression serait d’environ 8 520 millions d’atmosphères, car elle varie en raison inverse de la quatrième puissance du diamètre. La pression effective au centre du soleil est en effet presque de cet ordre de grandeur. Si cet astre s’étendait de manière à former une nébuleuse planétaire ayant 1 000 fois ses dimensions linéaires actuelles, ce qui veut dire qu’il remplirait à peu près l’orbite de Jupiter, son poids spécifique au centre diminuerait au millionième de la valeur indiquée ci-dessus. Cela veut dire qu’au point de cette nébuleuse où la matière se trouverait à l’état de plus forte concentration, elle ne serait quand même pas plus dense que dans les tubes où nos instruments ont fait le vide avec le plus de soin, à la température ordinaire.

La pression serait également très diminuée. Elle ne serait plus que de 6 millimètres au centre de la masse gazeuse. Par contre, la température serait encore très élevée en ce même point, savoir : 24 600 degrés si la nébuleuse était formée d’hydrogène à l’état atomique, et 56 fois plus si elle était cons-