Dans ce cas, donc, il passerait de la chaleur d’un corps froid à un corps plus chaud : l’entropie diminue.
Or, il n’existe naturellement aucun être intelligent de cette sorte dans la nature. Un cas analogue ne s’en présente pas moins dans les corps célestes à forme gazeuse. Quand les molécules du gaz qui constitue l’atmosphère d’un corps céleste ont une vitesse suffisante, — cette vitesse est de 11 kilomètres par seconde pour notre globe, — et que, se trouvant dans les couches extérieures de ce gaz, elles se dirigent vers l’espace, elles échappent à sa sphère d’attraction, et elles continuent leur chemin vers l’espace infini. Telle une comète qui, arrivée au périhélie, conserve une vitesse suffisante pour s’échapper forcément du système solaire. C’est de cette façon que, selon l’opinion de Stoney, la lune a perdu son atmosphère primitive. Cette perte de gaz est, sans doute, insensible pour le soleil et pour des planètes ayant l’importance de notre terre. Elle pourrait jouer au contraire un rôle des plus importants dans l’économie des nébuleuses, où toute radiation venant des astres chauds est emmagasinée et où, en raison des énormes distances, la gravité est extrêmement faible. C’est ainsi que les nébuleuses perdent, par leurs parties périphériques, les molécules animées des plus grandes vitesses, ce qui en refroidit les couches les plus éloignées du centre.
Si, dans l’univers immense, il n’existait que des nébuleuses de cette sorte, les molécules détachées iraient en fin de compte s’échouer dans quelque autre nébuleuse ; il s’établirait un équilibre de température de l’une à l’autre et la « mort calorifique » deviendrait une réalité. Seulement, comme nous l’avons déjà fait observer, il existe, dans les nébuleuses, de nombreux corps immigrés, qui ont condensé les gaz autour d’eux et qui ont, par suite, atteint une température supérieure.
Des molécules errantes de gaz peuvent encore parvenir à l’atmosphère très étendue de ces étoiles à grande croissance, ce qui aura pour effet d’accélérer la condensation, accompa-