Page:Arrhenius - L’évolution des mondes, 1910.djvu/224

Cette page a été validée par deux contributeurs.
204
l’évolution des mondes

gie de mouvement des plus petites particules constitutives d’un corps ; l’énergie électrique, — elle peut être rassemblée dans une batterie d’accumulateurs et transformée, comme toutes les autres, en énergie calorifique. Enfin il y a l’énergie chimique : celle ci se manifeste, par exemple, lorsqu’on fait un mélange de 8 grammes d’oxygène et de 1 gramme d’hydrogène, qui se combineront avec une grande production de chaleur, en donnant de l’eau.

Quand nous disons que l’énergie d’un système, auquel il n’est fait aucun apport extérieur d’énergie nouvelle, reste constante, cela signifie seulement que les divers genres d’énergie qui se trouvent contenus dans les parties constituantes de ce système, peuvent se transformer en d’autres sortes d’énergie, mais que leur somme n’en reste pas moins invariable.

Clausius a étendu l’application de son principe à l’univers dans toute son infinité.

On entend par entropie la quantité de chaleur contenue dans un corps, divisée par son degré absolu de température. Si par conséquent une quantité donnée de chaleur, — Q calories, — passe d’un corps qui est à 100 degrés C et dont la température absolue est de 373 degrés, à un autre corps qui est à 0 degrés, — température absolue 273 degrés, — l’entropie des deux corps réunis diminue de et augmente en même temps de Cette dernière quantité étant la plus grande des deux, l’entropie se trouve avoir augmenté.

Or, nous savons que la chaleur a invariablement une tendance « par elle-même » de passer d’un corps plus chaud à un corps moins chaud, soit par conductibilité, soit par radiation. L’entropie augmente évidemment par ce transfert. C’est là une preuve de l’exactitude du principe de Clausius, que l’entropie a une tendance à augmenter[1].

  1. Une grande calorie est la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 1 degré la température d’un kilogramme (ou d’un litre) d’eau. Un kilogramme de