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VII

NÉBULEUSES ET SOLEILS

Nous allons examiner maintenant de plus près quelles sont les conditions chimiques et physiques qui, selon les probabilités, caractérisent les nébuleuses, et qui les différencient des soleils. Ces conditions sont, sous bien des rapports, très différentes de celles que nous sommes habitués à reconnaître à la matière, relativement très condensée, que nous étudions sur la terre.

On s’aperçoit combien cette différence doit être grande en constatant que le principe de Clausius, qui représente la somme de nos connaissances sur la nature de la chaleur, ne doit pas pouvoir s’appliquer aux nébuleuses. Ce principe s’énonce comme suit :

« L’énergie de l’univers est constante. L’entropie de l’univers tend vers un maximum. »

Tout le monde sait sans doute aujourd’hui ce que l’on entend par énergie. Elle existe sous bien des formes. Les principales d’entre elles sont : l’énergie due à la position, — un corps pesant contient plus d’énergie quand il a été soulevé à une certaine hauteur du sol, que lorsqu’il repose sur celui-ci ; l’énergie due au mouvement, — un projectile possède une énergie qui est proportionnelle à sa masse et au carré de sa vitesse ; l’énergie calorifique, — on la considère comme l’éner-