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l’évolution des mondes

L’hélium et l’hydrogène seuls restent gazeux, en formant des masses nébuleuses autour du corps central. Ces masses nébuleuses nous montrent des raies lumineuses. Leur luminosité repose sur les particules chargées d’électricité négative qui leur sont envoyées par suite de la pression de radiation des étoiles voisines, mais plus particulièrement par le corps central lui-même. Dans les étoiles nouvelles observées jusqu’à ce jour, cette pression de radiation s’abaisse rapidement, et la lumière émanée de la nébuleuse disparaît très rapidement. Dans d’autres cas, au contraire, comme pour les étoiles à raies très brillantes d’hélium et d’hydrogène, la radiation du corps central ou de quelques étoiles voisines semble se conserver très longtemps.

Les agglomérations nébuliformes d’hélium et d’hydrogène se dissipent graduellement, et elles se condensent avec formation de combinaisons « explosives » dans des étoiles voisines. C’est l’hélium qui semble avoir le plus d’affinité pour la formation de combinaisons. Il disparaît le premier des atmosphères stellaires. Il semble, en effet, résulter des expériences de Ramsay, de Cooke et de Kohlschütter, qu’à des températures élevées, l’hélium peut entrer dans des combinaisons chimiques.

En second lieu, l’hydrogène est absorbé à son tour. La lumière du corps central manifeste alors la prépondérance des vapeurs du calcium et d’autres métaux dans son atmosphère. En même temps on constate l’existence de combinaisons chimiques, parmi lesquelles celles du carbone jouent un rôle capital. On les reconnaît, en effet, dans les parties extérieures des taches solaires, dans les étoiles du type IV, et enfin dans les enveloppes gazeuses des comètes[1].

La dernière phase est celle de la formation d’une croûte solide. L’étoile est éteinte.

  1. La présence des bandes du carbone dans le spectre n’est pas nécessairement l’indice d’une température inférieure. Crew et Hale ont reconnu que l’intensité de ces bandes diminuait petit à petit dans le spectre d’un arc lumineux lorsqu’on augmentait sa température en augmentant l’intensité du courant.