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l’évolution des mondes

une surface d’environ 33 kilomètres carrés. Bien qu’elle fût inhabitée elle-même, l’explosion qui la fit disparaître presque en entier entraîna cependant la mort de 40 000 personnes environ, principalement par l’effet de la puissante vague qui fut créée par le phénomène, et qui causa des raz de marée considérables dans toutes les régions avoisinantes de l’île.

Les conséquences du tremblement de terre de février et mars 1783, dans les Calabres, avaient été plus grandes encore. Le 5 février de cette année, l’importante ville de Messine fut détruite, et l’on estime à 100 000 le nombre des personnes tuées dans cette occasion. Cette même région, mais plus particulièrement celle des Calabres, a été affligée le 3 septembre 1905 par toute une série de secousses destructives.

Une autre catastrophe, qui est restée historique par suite du nombre considérable de victimes humaines qu’elle a faites, est celle qui détruisit la capitale du Portugal, la ville de Lisbonne, le 1er  novembre 1755. Il y eut, selon les uns, 90 000 morts, selon d’autres, 30 000. Là encore, ce fut un raz de marée, formant une vague d’au moins 5 mètres de hauteur, qui se jetant sur les quartiers bâtis sur le rivage, noya au moins les deux tiers du total des victimes.

Les pertes matérielles les plus importantes furent celles de San-Francisco. On les évalue à 760 millions de francs, puis celles de Sicile et de Calabre (1908) où on les estime à 800 millions. En Californie il y eut relativement peu de vies perdues. Officiellement leur nombre n’est que de 709, mais il est probable qu’un nombre assez considérable de cas n’ont pas été enregistrés, des marins, des Chinois, des Japonais, etc. La dernière catastrophe de Sicile au contraire, a causé de nombreuses morts : on les estime à 90 000 au moins.

Le volcan le mieux connu, sur lequel on a pu faire les études les plus suivies, est le Vésuve. Du temps de la splendeur de Rome, ce Vésuve était une montagne paisible, un cône d’éruption éteint, et dont l’histoire ne rappelait aucune