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l’évolution des mondes

poussières. Les spectres de ces étoiles appartiennent à la première catégorie, c’est-à-dire des étoiles blanches, au moins celles qui ont été étudiées.

Il nous faut admettre pour toutes les étoiles variables que la ligne visuelle qui les relie à leur observateur passe par le plan écliptique de leurs anneaux de poussière, ou encore par celui de leurs compagnons. Si tel n’est pas le cas, elles devraient nous apparaître comme des nébuleuses à condensation centrale, ou encore, s’il s’agit d’étoiles du type Algol, comme les étoiles doubles dites « spectroscopiques » dont le mouvement de rotation est prouvé par le déplacement des raies du spectre.

L’évolution des étoiles à partir de l’état de nébuleuse est l’objet des études du célèbre directeur de l’observatoire de Lick (Californie), M. W. W. Campbell. Il décrit cette évolution dans les termes suivants.

« Il n’est pas difficile de citer toute une série d’étoiles bien connues, dont l’état actuel ne diffère guère de celui des nébuleuses. Leurs spectres contiennent les raies brillantes de l’hydrogène aussi bien que de l’hélium, γ d’Argus et ζ de la Poupe appartiennent à cette catégorie. Une autre étoile, qu’il faut également classer parmi elles (D. M + 30°,3639[1]), est entourée d’une atmosphère d’hydrogène dont le diamètre est d’environ 5 secondes d’arc. D’autres semblent un peu plus éloignées de l’état de nébuleuses, en ce qu’elles donnent pour l’hydrogène des raies claires aussi bien que des raies obscures. On les observe donc précisément au moment où elles semblent en voie du remplacement des raies claires par des raies obscures. γ de Cassiopée, Pleione et μ du Centaure en sont des exemples[2].

« Les étoiles à hélium sont apparentées de près aux précédentes. Elles ont les raies obscures de l’hydrogène, une vingtaine de raies de l’hélium, enfin quelques faibles raies de

  1. De la Bonner Durchmusterung.
  2. Pour les étoiles du type Wolf-Rayet, comp. p. 195.