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l’évolution des mondes

Chandler a fait remarquer dans la variation de lumière de toutes ces étoiles un fait constant très remarquable, à savoir que, plus la durée de leur période est grande, plus l’étoile est en général rouge de couleur. Cela s’explique très aisément. Plus l’atmosphère gazeuse qui les enveloppe était dense à l’origine plus elle s’est étendue loin du corps central. De même aussi, la poussière retenue ou expulsée par elles est plus abondante. Ainsi que nous l’avons vu, le bord du soleil a une lumière rougeâtre à cause des masses poussiéreuses qui sont dispersées dans son atmosphère. La cause en est dans l’absorption de la lumière bleue par cette poussière. Il se peut cependant encore qu’elle soit rendue incandescente par le rayonnement solaire ; mais, comme elle se trouve en dehors de la sphère du soleil, sa température sera inférieure à celle de la photosphère, et sa couleur, par conséquent, relativement rouge.

Plus une nébuleuse contiendra de poussières, plus la lumière de l’étoile centrale semblera rouge. Comme la quantité de poussière augmente en général avec l’étendue de la nébuleuse, l’étoile sera également d’autant plus rouge que les anneaux nébuleux s’étendront plus loin. Et plus cette étendue est grande, plus la durée de la rotation sera longue.

Ces étoiles que nous appelons rouges, donnent, à côté des raies spectrales claires de l’hydrogène, des spectres de bandes qui indiquent la présence de combinaisons chimiques. Ce fait était autrefois considéré comme une preuve que ces étoiles avaient une température moins élevée. Mais la même particularité s’observe dans les taches du soleil, quoique celles-ci, par suite de la place qu’elles occupent, aient une température plus élevée que celle de la photosphère environnante. La présence des bandes dans le spectre des étoiles est par contre sûrement l’indice d’une pression élevée. Les étoiles rouges sont évidemment entourées d’une atmosphère gazeuse très étendue, à l’intérieur de laquelle la pression est très forte, et où les