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η d’argus

de celle que Mayer a étudiée, et qu’il supposait produite entre soleil et terre. Il en résulterait un développement de chaleur équivalent à la dépense du soleil pendant la durée d’un siècle. Comme η d’Argus était déjà reconnue antérieurement comme étoile variable, il se peut bien qu’elle ait subi plusieurs rencontres de ce genre.

Une observation faite à Kiew par M. Borisiak, un étudiant à l’observatoire de cette ville, indiquerait que la Nova Persei aurait atteint, dans la soirée du 21 février 1901, la grandeur 1,5. Quelques heures plus tôt elle n’était que de douzième grandeur et dès le lendemain soir de 2,7e. Ensuite sa clarté a augmenté jusqu’au soir du jour suivant, où elle dépassait toutes les autres étoiles du ciel boréal. Si cette observation est exacte, la nouvelle étoile aurait subi une première petite collision, deux jours avant sa rencontre avec le deuxième soleil qui est du 23 février. Peut-être une première rencontre avec le même astre ou avec quelque satellite lui appartenant a-t-elle causé pendant un peu de temps une clarté exceptionnelle.

Les étoiles nouvelles ne sont pas aussi rares qu’on pourrait le croire. On en découvre une presque tous les ans. La plupart, de beaucoup, se montrent dans le voisinage de la voie lactée, où les étoiles visibles sont extrêmement serrées les unes près des autres, et où conséquemment une rencontre de deux astres peut se produire le plus facilement.

Des raisons analogues font qu’on trouve, dans les mêmes régions, le plus de nébuleuses gazéiformes.

Enfin c’est là aussi, dans le voisinage de la voie lactée, qu’on trouve le plus d’amas d’étoiles. C’est la conséquence immédiate du fait que des nébuleuses, qui doivent l’existence à la rencontre de deux soleils, sont bientôt traversées par des astres errants, qui abondent relativement dans ces régions, et qui les transforment, par leur pouvoir de condensation, en amas d’étoiles.

Dans les parages du ciel où les étoiles sont relativement rares,