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l’évolution des mondes

la lumière en s’interposant entre l’étoile et nous, et qui par conséquent, étaient projetés dans notre direction.

Petit à petit les lignes métalliques ainsi que le spectre continu diminuèrent. Ce fut d’abord dans la région du violet, pendant que les lignes de l’hydrogène et celles des nébuleuses restaient encore très nettes. Au bout de quelque temps, l’étoile donna, comme d’autres étoiles nouvelles, le spectre habituel des nébuleuses. Ce fait remarquable fut observé pour la première fois par H. C. Vogel, à propos d’une nouvelle étoile apparue dans le Cygne (Nova Cygni, 1876). Une autre étoile du Cygne, P, qui parut s’enflammer subitement en 1600, donne aujourd’hui encore un spectre qui indique une émission d’hydrogène. Il n’est pas impossible que cette étoile « nouvelle » ne soit pas encore parvenue à son état d’équilibre, mais qu’elle émette encore, d’une façon continue, des flots de gaz froids. Il ne faut, pour provoquer la production de bandes d’absorption, que des quantités minimes de gaz, de sorte que cette perte de gaz peut durer très longtemps, tant que la provision existante n’est pas épuisée.

Des observations récentes, faites en 1908 par M. Hartmann, à Potsdam, ont établi que la Nova Persei est actuellement une étoile fixe du type étudié par Wolf et Rayet, qui est désigné par les noms de ces deux astronomes. Ce type est caractérisé, au spectroscope, par des raies mêlées, lus unes brillantes, les autres sombres, les raies claires appartenant principalement à l’hydrogène. D’autres étoiles nouvelles ont également passé à ce type. Telles sont celle de 1866, apparue dans la Couronne boréale, et celle de 1876, du Cygne. Des mesures très exactes faites sur ces étoiles ont révélé qu’elles sont entourées d’une épaisse atmosphère d’hydrogène, dont les raies brillantes deviennent parfois visibles lorsque l’image de l’étoile centrale proprement dite se trouve tout à fait voisine de la fente du spectroscope. On a évalué la dimension de cette atmosphère d’hydrogène comme égale à l’orbite de Neptune. Ces singu-