Une caractéristique presque générale des étoiles nouvelles
consiste en ce que leurs raies spectrales sont doubles. Chacune
de ces raies dédoublées est obscure vers l’extrémité violette du
spectre, et brillante du côté du rouge. Le spectre de la Nova
Aurigæ présenta cette particularité surtout aux lignes C, F et H
de l’hydrogène, à la ligne du sodium, à celles que l’on trouve
dans les nébuleuses, et enfin à celle du magnésium. Dans le
spectre de la Nova Persei le déplacement des lignes de l’hydrogène
vers le violet est si grand, qu’on en a déduit que le gaz
absorbant la lumière devait se mouvoir dans notre direction
Fig. 45. — Spectre de l’étoile nouvelle du Cocher, en 1892.
avec une vitesse de 700 kilomètres par seconde, sinon plus.
Quelques lignes du calcium présentaient un déplacement analogue ;
pour d’autres lignes métalliques il était plus faible.
Que faut-il conclure de cet ensemble d’observations ? Que l’étoile envoyait dans notre direction des masses de gaz, de température relativement faible, mais cheminant à des vitesses énormes. Les parties lumineuses de l’étoile étaient ou immobiles, ou bien s’éloignaient de nous. L’explication la plus plausible est celle donnée par la supposition qu’en devenant lumineux, l’astre, par suite de sa température très élevée, et des pressions considérables, a donné des lignes spectrales très élargies, dont la partie violette a été absorbée par des masses gazeuses refroidies par leur violente expansion, et projetées de notre côté. Il va de soi que ces gaz devaient être lancés dans tous les sens autour de l’étoile ; seulement notre observation ne pouvait porter que sur ceux qui absorbaient