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l’évolution des mondes

part aux phénomènes de la végétation environ cent fois plus que l’azote, ce qui est d’ailleurs tout à fait d’accord avec les propriétés chimiques plus actives de ce corps.

Les particules négativement chargées, qui, venant du soleil, se trouvent transportées dans les parties supérieures de l’atmosphère terrestre, se déchargent de leur électricité, comme nous l’avons vu, par les aurores, en partie vers la terre. Par suite il y a augmentation de la charge négative de la terre, concordante avec l’augmentation des taches solaires. Cette charge se mesure par ce qu’on appelle l’électricité atmosphérique, c’est-à-dire, par la diminution du potentiel électrique mesuré en volts, par mètre de hauteur, lorsque l’air est pur. À Kew, près de Londres, Chree trouva qu’en moyenne le potentiel augmentait de 147 volts par mètre de hauteur dans les années de minima 1900 à 1902. Cela représente 8 p. 100 de moins que la moyenne des années d’observation 1898 à 1904, où la moyenne de l’accroissement du potentiel fut de 159 volts par mètre.

Avant de quitter ce sujet, il nous faut brièvement faire mention d’un phénomène très singulier, connu sous le nom de lumière zodiacale. On voit cette lumière toutes les nuits lorsque le temps est clair, quelques heures avant ou après le lever ou le coucher du soleil. Dans nos régions il est rare de l’apercevoir, sinon aux environs des équinoxes. On le décrit en général comme un cône de lumière dont la base est près de l’horizon, et dont l’axe se trouve près du plan de l’écliptique, — le zodiaque. De là son nom.

Le spectre de cette lumière est continu, d’après Wright et Liais. On affirme que sous les tropiques sa luminosité est égale à celle de la voie lactée.

Il n’y a aucun doute que cette lumière est produite par des particules poussiéreuses éclairées par le soleil. On pensait, en conséquence, que cette poussière formait, autour du soleil, un anneau, et que cet anneau était un résidu de cette nébuleuse primitive, qui, d’après l’hypothèse de Kant