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périodicité des aurores

magnétiques, qui sont, comme nous le verrons plus loin, en étroite connexité avec le phénomène des aurores, mais qui s’observent également à l’occasion d’orages et d’accidents dans la pression atmosphérique. On a pendant longtemps cherché quelle relation il pouvait y avoir entre cette période et la rotation du soleil. Le savant autrichien Hornstein a été jusqu’à proposer de déterminer avec une grande exactitude la durée de cette période parce qu’elle « devrait fournir une valeur pour la rotation du soleil, plus exacte que celle donnée par l’observation directe ». Nous savons aujourd’hui que cette rotation n’est pas la même aux différentes latitudes, un fait que Carrington et Spörer avaient déduit du mouvement des taches, mais qui a été définitivement établi par les mesures spectroscopiques faites par Dunér, Halm et Adams du mouvement de la photosphère. Parmi elles, celles d’Adams (1908) semblent les plus précises. Il a déterminé les périodes suivantes de rotation sidérale, auxquelles correspondent les révolutions synodiques également indiquées[1].

Latitudes du soleil
200 15 30 45 60 75 degrés.
Rotation sidérale
024,5 25,9 26,3 28 29,5 30,6 jours.
Rotation synodique
026,3 27,9 28,4 30,4 32,1 33,4 jours.

Ce fait que la rotation de la photosphère solaire, et celle des taches, des facules et des protubérances augmente de durée à mesure que la latitude augmente, est un des phénomènes mystérieux de la physique du soleil. On observe quelque chose d’analogue dans les nuages de Jupiter, mais là, les différences

    grand soin, et à des endroits multiples, on constate qu’il y a presque toutes les nuits une aurore. C’est ce qui fait que les périodes, constatées seulement par le nombre absolu, deviennent moins marquées.

  1. On entend par durée de rotation sidérale d’un point du soleil, le temps qui s’écoule entre les deux instants où une étoile donnée passe par le plan méridien dudit point, c’est-à-dire par le plan qui passe par les pôles solaires et le point. La rotation (ou révolution) synodique se détermine par le passage de la terre par le même plan méridien de l’astre. Par suite du cheminement de la terre dans son orbite la rotation synodique est plus longue que la sidérale.