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poussières solaires

a néanmoins une grande importance pour les phénomènes terrestres, cela tient à sa finesse extrême, qui lui permet de rester, comme la poussière du Krakatoa, très longtemps en suspension dans l’atmosphère, plus d’un an peut être. Cela tient encore, peut être surtout, à l’électricité dont elle arrive chargée.

Pour comprendre les effets produits par cette poussière sur notre globe, il faut nous rendre compte comment les conditions d’existence de la terre dépendent de ses rapports avec les diverses parties actives du soleil. Il faut encore savoir comment l’émission de ces poussières est une conséquence de l’activité variable du soleil. Cela ne peut se faire qu’à l’aide de données statistiques très étendues.

De longues séries d’observations sont nécessaires pour se faire une idée de l’effet produit par ces poussières.

Ces particules très ténues emportent, lorsqu’elles sont repoussées au loin par le soleil, les gaz qu’elles ont pu condenser à leur surface, et qui faisaient primitivement partie de la chromosphère ou de la couronne solaire. Parmi eux, l’hydrogène est le plus important, après lui l’hélium et les autres gaz nobles dont Ramsay a démontré l’existence dans l’atmosphère terrestre. Ces gaz ne s’y trouvent qu’en quantités fort minimes. L’hydrogène ne s’y trouverait même pas normalement à l’état libre, suivant Liveing et (après lui) suivant Mitchell. On en trouve parfois, il est vrai, dans les produits gazeux des volcans, par exemple dans ceux du Kilauea, dans l’île Hawaï, mais il s’enflamme immédiatement en arrivant au contact de l’air. S’il existait à l’état libre dans notre atmosphère, il se combinerait petit à petit avec l’oxygène pour former de l’eau, et l’on est conduit à admettre qu’il nous arrive en petites quantités d’une autre source, qui ne peut être que le soleil. Mitchell considère ce fait comme un puissant argument en faveur de l’arrivée des poussières solaires dans noire océan atmosphérique.

Cette poussière solaire qui tombe sur notre globe doit naturellement varier avec l’activité éruptive du soleil. Chez nous,