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pt t’cspyra do lVi<gnillion I
souvent a ta confusion. V
790 Toy, fcniiiic, ne seras pas quitte
(le ce mal : en peine et labite,
a griefz dueilz et geniisscniens,
tu feras tes enfanteniens,
et seras en obeyssancc
7Uj (Icssoul)/. l’omnic et soubz sa puissance,
a qui résister n’oseias.
Adam, pour ce qu’obey as
a ta femme et mongié du fruit,
contre ce que t’avoyo iiistniit,
soo la terre en ton oeuvre interdicto
dev<’ndra l)reliaigne et mauldite :
quanque d’elle recueilleras
a grand labeur et peine aras,
et ne t’advienra pour tous dons
S05 sinon espines et chardon»
aucuneffdis pour ton salaire.
En la sueur île ton viaire
useras ton pain chacun jour,
jusqu’à temps que faces retour
810 en la terre dont tu yssi :
car |)Ouldre es, et eu pouldre aussi l
te fauldra retourner en fin. /
f) souverain père divin,
haultainc lumière infaillible,
815 quel offencc griofvc et torrilile
ay je au jour d’uy vers toi commis !
en quel danger nie suis je mis !
a quel meschief suis je venu !
Doulx Dieu, que m’est il advenu
820 d’estrc allé contre ta deffence !
très nolile estât d’innocence,
trésor hault tt (Ugne sur tous,
or es tu l)ien pardu pour nous.
l’ardu, voire 1 helas ! comment ?
8ij sans fin, irréparablement
changé en dure dolcance !
griefve desobeyssance,
hydeux serpent, horrible monstre,
ta faulcc trayson nous monstre
^îo quel grand bien nous as empescho ;
car par la sente de péché
et les desers de dur reniort
nous niaines au terme de mort
sortir nostrc honteux demaine.
SX, () très noble nature, humaine,
pur ruisselet de deité,
miroir do pure éternité,
a Tymoge do Dieu molce,
or es tu par moi violée ;
8io par moy ta noblp»sc eft parduo.
O pur effect do oflimo ardue,
fin or de reppose mynioro,
ray cler d’éternelle lumière,
fontaine y.s8ant de roche vivo,
S :> rosete de beaulté nayve
procédant <lc glorieux ])lains,
nature humaine, je te plains ;
au plaindre ay la bataille prino
qui jaincs ne sera desprise,
850 tant que mort fine le procès, j

EVE

Je suis cause de cest excès,
cher espoux, je le congnoy bien :
par moy est pardu UQstrc bien,
par moy sommes mis en misère,
855 mes ou nom de Dieu, mon cher frerc,
je vous supplie, moi indigne,
que fiagilité femenyne
vous plaise ung peu considérer.

ADAM

Ha ! seur, ne cessons de pleurer
860 par tout le cours de nostrc aage.

SATHAN

J’ay bien joué mon pai’sonuage :
je puis bien faire retournée,
car jamès si haulte journée
ne fera deable que j’ay faift.

ADAM

865 Seur, j’ay pensé a nostrc fait ;
pour vostre grande renommée
veil que soiez Eve nommée
comme mère de toute gent.

EVE

Sire, le nom est bel ft gent, .
870 fondé sur propriété bonne.

DIEU LE PERE

Ces deux plices icy vous donne ;
prenez les tost, si les veste/.
et tantost d’icy vous partez :
c’est mon veil, plus n’y devez cstro.

ADAM

875 Holas ! l)cau paradis terrestre,
beau lieu de doulceur refulcy,
te delaissci-ons nous ahisi
par nostre coulpe oi-dc et immonde ?

788 V’-rs in’ :om,)IH li. que U... maint s.iison. /. • irrj ((<■ A piuvit «iMsi .i/lc’n'. — 791 Ion B. — Slï tout ung B. — 815 horrible ». — 841 ii ;noran.M D. — 832 grief B. — 833 miine au ler.ne Je la m jrl. B. — Slî reppoiee A. B. — 860 ilurant A. — S70 iloulx lieu de beaulté B.— 878 très immonde A.