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[SILETE.]

Dieu te père se revient en son siège et chantent les anges. ne Icuf fay mcngfor a toux deux.

LUCIFER

Or va, qu’en iioftir piiiM hideux
puisses tu retourner a joyo !


LUCIFER

Haro ! quoi forscii, quelle larro,
quel horribilité ! j’enni^e
Ka (le « lueil et de mortel courroux.

SATHAN

Qu’est la, Lucifer ? qu’avez vous ?
a yl chose (nii vous ilosplaise ?

LUCIFER

Oy, lari-on, la plus mauvaise
que jamais nous puist advenir ;
firiT) et qui la lerra parvenir,
nous sonunes pardus, liien le vois.
f)ye/, , deablcs, oyez ma voix
bruyant, tonnant comme tempeste ;
oyez, larrons, dressez la teste,
Ofio sailliez tous sur piez, levez sus. j
Ce liault triumpliant de lassus
a nostre {j’iant honte et diflame
ha vouUu créer honnne et famé
doués do si haulz privilèges,
i ; 65 qu’ilz seront pour remplir les siojïes
dont nostre toui’bn est fourbanie.
Sathan, faulx chien, je te regnic
et t’iray sur piez devourer
se tu les laisses demeurer
TiTO en ue point sans les assaillir.

SATHAN

Dispenccz nioy donc du faillir,
se voulez que je les combatc.

LUCIFER

Je le veil.

SATHAN

Levez donc la pâte :
aultremeut je ne vous croy point.

LUCIFER, en levant la main.

,

fii : > La voyla.

SATHAN

D’aller eu ce point,
on vcrroit trop tost ma falacc ;
je prendrai virginalle face,
les piez et le corps serpentin,
et ains que soit demain matin
680 je veil estre au gibet pendu,
se lin fruit a eulx deffendu
BvR, toutf seule.
085 Vecy do l)eaux arbres nionjoyo,
et de fi’uis assés a choisir.
Jo prens a les voir grant plaisir ;
mes celluy par cspecial
de science de bien et de mal
fiOO nie plaist moult. Et se j’en niengoye ?
Las, que dis je ? je n’oscroyo :
Dieu le nous deffend par ses dictz.
Icy s’en va Sathan a quatre pies
comme un serpent entortiller
(tuteur de l’arbre.

SATHAN

Femme, qu’est ce la que tu dis ?
Pourquoy n’osez vous bien lueuger
695 de tous frais de ce beau verger ?
Dieu vous a il riens except » ’?

EVE

II nous a licence preste
d’user et meugcr a tous dis
de tous les frais de paradis ;
700 mes uiig en y a au millieu
qid nous est d( ! ffendu de Dieu,
que nous n’en mengous n’y touchons ;
et pour tant point n’y approchons,
car espoir mort s’en ensuyvi-oit.

SATHAN

705 Pourquoy ?

EVE

Car ce frait nous seroit
cause de savoir bien et mal.

SATHAN

’ous avez engin bestial :
inengcz en tant que vous pouiTez ;
jamès pour cela ne mourrez.
710 Mes uug aultre point te demande :
secs tu pourquoy Dieu vous commande
qu’a ce fruit n’atouchez en rien ?

EVE

Pourquoy ?

SATHAN

Pour cause qu’il scet bien
que d( ! l’eure qu’en mangerez,
715 tantost comme deux ilieux serez.

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