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QUELQUES POÈTES

pas, sur ce point vaincus d’avance, qu’ils espèrent lutter de délicatesse avec lui ; mais cette délicatesse, faute de fermes croyances morales, a trop souvent quelque chose de las, d’incomplet, de trop court et comme d’étriqué[1]. Aussi les débutants de la biographie, en tournant les yeux vers les Champs-Élysées de la gloire, ne doivent compter que sur un sourire assez sceptique venant du vert boqueteau où aimablement règne, séparé pour sa peine des génies qui le boudent un peu et condamné à la société des talents de mi-côte, — ce prince de la finesse française, à qui il n’a manqué qu’une grande âme.

N. B. — Comme il semble désirable que les chaires similaires des universités de province aient, autant que possible, leur spécialité, chacune, nous pouvons affirmer que les débutants de la biographie rencontreront, pour peu qu’ils le cherchent, l’appui le plus sympathique et le plus fraternel dans la chaire de littérature française de l’Université de Poitiers.

13 janvier 1905.

  1. On le voit assez dans les conversations de la fin de sa vie, sténographiées, au jour le jour, par les frères Goncourt, qui d’ailleurs ne l’aiment pas : consulter notamment, grâce à la table alphabétique, le 2e volume du Journal des Goncourt (1862-1865), Eug. Fasquelle, 10e mille, 1904.