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pour cuire le pain blanc, en la voûte échaufifée…
Bref en ce siècle heureux l’on n’usait point de pain,
le seul gland nourrissait pour lors le genre humain.

Ce couplet ne vaut point assurément les beaux vers à la fois sobres et pleins, inspirés par le même sujet, vers la même date, à Racan,dans ses Stances sur la Retraite. Trop de détails ici, trop d’épithètes, aucun choix dans ce long développement par prétérition ; néanmoins, si l’art est bien inférieur, le sentiment de la nature est cordial aussi et sincère, et de telles pages sur la poésie de la terre et des travaux familiers des hommes, sont trop rares chez nous à toute époque pour que, même imparfaites, l’on ne se hâte point, dès qu’on les a trouvées, de les encadrer avec quelque indulgente prédilection.



Nos citations doivent permettre de conclure sur le talent poétique de Paul Contant et d’achever de répondre aux interrogations que nous nous sonîmes posées en commençant.

Notre auteur ne manque point d’imagination ; souvent gauche, longue, embarrassée de pléonasmes, d’à-peu-près et de chevilles, malhabile à serrer de près l’idée, fatigante d’inversions, incorrecte même, sa langue est savoureuse en plus d’un lieu, pittoresque, ingénieuse ou énergique. Il a parfois des traits qui peignent. Son vocabulaire, sin-