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dit jardin, et en grande réputation en la cognoissance des simples, nous recueillit avec beaucoup de contentement, nous donnant toute liberté de prendre et cueillir ce que nous voudrions de son magnifique jardin…, chose qu’il ne permettait à tous : mais voyant la cognoissance que nous avions des plantes et le désir d’en sçavoir encores d’avantage, il nous perce mettoit d’en remplir des porte-feuilles[1], dont j’en ay encore les plantes en mes quinze berce biers, que j’ay avec beaucoup de soing et diligence recueillis de divers endroicts, et qui paroissent et paroistront, malgré mes envieux, comme un thresor d’inestimable prix et valeur… »

Là éclate une vertueuse indignation contre les femmes qui se peignent : « Pour le jourd’hui, dit-il, la plus grand part des dames usent pour se farder de vermillon d’Espagne en escuelle de terre, en toile et en papier, lequel fard se fait d’une certaine graine qui croist sur les chesnes verds nommés Cervach ou Chervacb, lequel fard n’est que trop en usage à la chrestienté au deshonneur de la gloire de Dieu, et ce par des vieilles coûanes regrattées, pour paroir de loing estre toutes fresches et neufves. »

Ici perce la séculaire animosité des apothicaires contre les médecins, dont il ne serait point impossible de retrouver quelques vestiges encore

  1. C’est vraiment ici le mot propre !