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de graisse fondue, « et s’en servent pour usage de chandelle en leurs maisons jusques à les mettre sur table, tandis qu’en Gâtine et en Mirebalais les pauvres usent d’une pâte de noix pilées dont ils couvrent des chaluffes de chanvre, et s’en servent pour esclairer au lieu de chandelle de suif ou de résine ».

Non sans malice, Paul Contant « cite les prunes de Saint- Julien, qui se cuisent en abondance en nostre pays de Poitou » et qui « estant cuittes se nomment par la France prunes et pruneaux de Tours » . — Quant au jasmin blanc, l’on en voit « un excellent pied » chez un parent poitevin du futur auteur des Fables. « au jardin de très fameux et éloquent personnage, Messire Jean Pidoux, docteur et doyen en la Faculté de Médecine à Poictiers, lequel lui sert de tapissérie et verdeur odorante tout le long de l’esté, environnant un cabinet qu’il a en son spacieux jardin. » C’est surtout le beau jardin de médecine de Padoue qui revient sous la plume du commentateur, ainsi à propos des deux Agnus castus, le noir et le blanc : « Ils se voyent tous deux dans Padoüe, dans le jardin public de la Médecine, qui est la Seigneurie de Venise, comme je l’ay veu en l’an mil cinq cent quatre-vingt-deux, estant à Padoue avec le fameux et incomparable en sa profession, le sieur François Carré, maistre apoticaire de ceste ville de Poictiers,… et se souviendra ledit sieur Carré que le docte l’Anguillare, pour lors gardien du