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notre poète poitevin tient-il de cette nouvelle école ?

Telles sont les deux questions, dont nous chercherons à entrevoir la solution, dans la brève analyse des trois principales œuvres de notre apothicaire, qui, à notre connaissance, n’ont point encore subi le dangereux honneur d’un examen.

I

LE COMMENTAIRE SUR DIOSCORIDE.

À vrai dire. Contant avait commencé de bonne heure à pincer de la lyre. A 16 ans le jeune apothicaire était poète, ou du moins il faisait des vers. Et il répond quelque part à l’un de ses ennemis :

 
Trouve un homme à seize ans qui range mieuxunc Ode.
N’as-tu pas aussi vu mes Poèmes amoureux,
mes hymnes, mes sonnets que poussèrent les feux
de mon âge premier, alors qu’en ma jeunesse
folâtre je servais une belle maîtresse ?
Car je n’avais encore atteint seize ans entiers
que je voyais mes vers courir dedans Poitiers…

L’ode en question, composée en 1578, par Paul Contant, dans toute sa ferveur mythologique et son juvénile enthousiasme pour Ronsard, est l'Ode de la Pharmatie , qu’il a pris soin plus tard de recueillir