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QUELQUES POÈTES

modeste buste, et que tout l’hommage de la Touraine consiste en une humble rue de faubourg qui porte son nom. Il n’en veut aucunement à sa patrie d’adoption, car la bonhomie ne l’a point délaissé dans l’autre monde, mais il a toujours tenu à ses droits, et, lorsque blanchit l’aube, quand le soleil paraît et que

tout rit à sa clarté première,

il rentre sans bruit dans l’élyséen séjour, ne désespérant point de sa bonne province, mais confiant qu’un jour luira où plus de justice lui sera rendu, où l’on comprendra que ses croisettes recroisetées au pied fiché d’or, qu’il a illuminées d’un si vif reflet de poésie, doivent être comptées parmi les plus purs fleurons de la couronne tourangelle.

Août 1901.


P. S. — Après avoir lutté sans trêve pendant six ans, de concert avec les Sociétés savantes de Tours, avec les dévoués présidents successifs du Comité Racan, M. Robert Gaschet et M. Paul-Boncour, nous avons maintenant la certitude de voir inaugurer tout prochainement le buste de Racan demandé au talent de M. Sicard, dans un des bosquets du Jardin des Prébendes d’Oé, — surtout si quelques amis ou amies de la poésie veulent bien encore envoyer, pour achever notre œuvre, leur obole. (Le Comité Racan a son siège à Tours, 35, rue Victor-Hugo.)