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« Ce fut alors, dit-il avec une énergique simplicité, que je voulus, dans les bastimens, laisser des marques d’avoir esté. »

Suivant une tradition très vraisemblable, il s’adressa au « maître-maçon » Gabriel, qui y gagna ses crayons d’architecte et dont le petit-fils devait élever les élégantes colonnades de la place de la Concorde. Il refit donc le vieux manoir « que son père lui avoit laissé, et où il avoit esté nourry », et il édifia cette noble façade de cent pieds de hauteur, flanquée d’une fine tour octogonale : à la grandeur de l’ensemble se joint la finesse du détail, avec quelques naïvetés maladroites. À l’intérieur est prodiguée l’ornementation de l’époque, composée de guirlandes, de festons et de jattes de fleurs et de fruits, que le gentilhomme adopta d’autant mieux que c’était la représentation de ce qu’il aimait par-dessus tout dans la campagne : les larges aspects d’abondance rustique et de foison.

La chapelle, dédiée à saint Louis, fut inaugurée en 1636 par le curé du village, Maan, qui avait baptisé tous les enfants du poète et qui a laissé un nom dans l’érudition historique de laTouraine, et le château de la Roche-au-Majeur devint le château de la Roche-Racan[1].

Là, dans la paix des champs, dans l’atmosphère religieuse que lui avait créée son entrée dans la famille du Bois, — après avoir composé la bril-

  1. On le voit bien du chemin de fer de Tours au Mans, quand on regarde à droite, après la station de Neuillé Pont-Pierre.