Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vrier, par le curé d’Aubigné[1], très probablement dans la chapelle de Champmarin. L’acte de baptême est ainsi libellé : « Le 5e jour de février 1589 nasquit le filz de noble homme Loys de Bueil, chevalier de l’ordre du roy, capitaine de cinquante hommes d’armes, et seigneur de Racan, et fut baptisé par le curé d’Aubigné, nommé Honorat par Cosme, fils de feu Jehan Royer de Saint-Pater, et par Julian Boussard de Vaas. »

L’acte, on le voit, ne mentionne pas plus la mère de Racan que sa marraine, qui fut peut-être simplement l’une des personnes au service de Marguerite. En revanche, selon la coutume du pays en ce temps, l’enfant était doté, comme fils noble, de deux parrains, de même que les filles recevaient deux marraines : l’un était un homme de Saint-Pater, en Touraine[2] ; Fautre était de Vaas, le principal bourg des environs de Champmarin.

L’on était encore en pleine Ligue, et le mouvement était très puissant dans cette région de l’Ouest. Les hommes d’armes sillonnaient le pays. Louis de Bueil se sentait particulièrement visé par les Ligueurs, lui qui s’était si fort compromis à leurs yeux par son aveugle fidélité aux rois et qui s’était fait en plus tant d’ennemis par son caractère. Alors, comme nous l’apprend

  1. Bibliothèque nationale, Nouveau d’Hozier, dossier Bueil, fo 9 : mention du baptistaire du Bacan.
  2. Nous disons aujourd’hui Saint-Paterne. La modification du nom se fit dans les premières années du 18e siècle.