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Il devait montrer un certain sans-gêne dans sa conduite générale et dans l’exécution de ses caprices. Assez épicurien et bon vivant nous apparaît-il dans la seule lettre qui soit restée de lui et que nous avons retrouvée aux Manuscrits de la Bibliothèque nationale : en octobre 1586, il écrit à son voisin de Touraine , Michel de Castelnau, l’auteur des Mémoires, ancien ambassadeur de France en Angleterre. Il commence par lui donner toutes les nouvelles politiques et militaires de la cour, puis il ajoute ce gaillard post-scriptum :

« Monsieur, si j’eusse pensé que Monsieur de Mauvissière eust fait un si long séjour en vostre « abbaye, je vous y fusse allé voyr et m’asseure qui (sic) n’eust point été si longtemps mallade avecques tant de bonnes chères que nous y eussions faites. Je vous prie de me mander si les vins nouveaulx sont aussi bons comme ceux de quoy nous fusmes un jour si bien festoyés en allant en Flandres. Je fays estât de m’en aller dans troys sepmaines et vouldrois que vous voullussiez estre de la partye. Nous mettrions peine de bien passer le temps. Mademoiselle de la Ramée est allée au pays qui m’a dit estre allée devant pour vous y atendre, acompagnée de tout ce qui luy fauct et se souvient encores des bonnes chères qu’elle eut dans le petit pavillon.

Et en atendant que nous recomansions, je vous baiseray bien humblement les mains. »