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QUELQUES POÈTES

ment : « de sorte que si 7 villes ont disputé pour la naissance d’Homère, 2 provinces peuvent disputer pour la naissance de Racan ». En ceci le secrétaire de l’Académie s’est montré mauvais prophète, et nous avons vu en 1899 les deux provinces du Maine et de l’Anjou couronner, en se tenant la main, le nouveau berceau du poète.

Renseignements pris, la frontière du Maine et de l’Anjou passe exactement en cet endroit, et, d’ailleurs, il n’est pas surprenant que des maisons se trouvent parfois construites à cheval, en quelque sorte, sur deux circonscriptions administratives. Qu’il me soit permis d’en rapporter un exemple quasi personnel, qui souleva, il y a quelques années, un curieux cas de conscience paroissial et communal. L’un de mes parents possédait naguère, dans le Rémois, la propriété du Rois-del’Arbre, partagée entre les trois communes d’Hermonville, Pévy et Rouvancourt. Une naissance s’étant produite dans la cuisine des communs, l’on fut bien embarrassé pour savoir dans quel village l’on devait déclarer l’enfant. On apprit que le problème devait se résoudre d’après la place du foyer principal : or, la ligne de partage entre deux des communes tombait juste au faîte de la cheminée ! Alors on se décida d’après la plus grande partie de la pièce, et, bien que le lit où était né l’enfant fût sur le territoire de Rouvancourt, la majeure partie de la chambre étant sur celui de Pévy, le jeune citoyen si disputé fut enfin acquis à cette dernière commune.