Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

parlent toujours notre langue et qui gardent pour leur ancienne patrie, une profonde et touchante sympathie.

De cet enseignement commencé dans la vieille Europe et poursuivi de l’autre côté de l’Atlantique, est né le livre que voici, tout simplement intitulé : Quelques poètes. Il contient un certain nombre de « causeries », selon le mot de Sainte-Beuve de qui M. Arnould se déclare l’élève et dont il a, pour ses travaux, adopté la méthode. Comme son maître, il ne se borne pas en effet à analyser et à juger l’œuvre d’un auteur ; il montre encore l’homme lui-même, nous raconte sa vie, nous peint son portrait.

Ce procédé, je le sais, n’a pas que des partisans. Certains esprits dogmatiques prétendent que, selon la stricte équité, on ne doit examiner dans un livre que les idées qu’il contient et le style dont il est écrit. Mon humble préférence, je l’avoue, va vers Sainte-Beuve et vers M. Louis Arnould, qui évoquent la personne de l’auteur et, de plus, le pays, l’époque, la société où il a vécu.

Pour les lecteurs, cette critique présente beaucoup plus d’agrément que l’autre, et j’ajoute que, de celui qui la comprend ainsi, elle exige beaucoup de recherches et de lectures, le sens de l’histoire, le goût du pittoresque, qui sont des mérites assez rares.

M. Arnould les possède tous, et, à mon avis, les