Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
MALHERBE

V

LES DISCIPLES DE MALHERBE : RACAN ET MAYNARD.

Ses deux principaux disciples, et qui furent vraiment originaux, Maynard et Racan, continuèrent, et pendant longtemps, à lui faire honneur. Malherbe en avait fait des versificateurs corrects et clairs. Leurs propres sentiments leur fournirent à chacun une admirable inspiration. Nous ne parlerons pas de Racan et de ses immortelles Stances sur la Retraite, dont il sera question plus loin. Nous nous contentons de citer les derniers traits d’une délicate esquisse qui lui a été consacrée, dans un compte rendu de notre étude : « La poésie de Racan coule de « source, comme un ruisseau des champs : elle est née, elle a jailli du sol natal à l’endroit même où le poète a pris naissance. Les beaux esprits se moquaient de lui, de son vivant ; il a laissé dire, il a laissé écrire les beaux esprits ; il a rêvé, il a écrit, loin d’eux, quelques vers qui ne périront plus, dans le doux parler de notre pays[1] »

Malherbe lui reconnaissait « de la force », c’est-à-dire du souffle, mais trouvait « qu’il ne travail-

  1. Henri Chantavoine, Correspondant du 10 février 1899, p. 630.