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moment où il ne s’agissait plus pour la Commune de savoir ce qu’elle serait, ni comment elle serait, mais si elle serait.

Si la Commune avait été victorieuse, ou, tout au moins, si elle avait eu encore de longs jours devant elle, si elle avait été au début de son existence, c’était un devoir d’appeler le peuple de Paris à se prononcer sur les principes qui devaient guider sa conduite, et de le mettre à même de choisir entre deux politiques de l’application desquelles dépendait peut-être sa perte ou son salut. Il est certain que si, dans les premiers jours d’avril, la minorité, constituée comme elle le fut à la fin de mai, avait tenté une démarche énergique pour ramener la Commune dans une voie plus moderne, plus conforme aux véritables intérêts de l’idée communale, aux aspirations vraies qui avaient armé le peuple de Paris, un grand bien eût pu en résulter.

Quelle que fut la décision qui eût été prise, la politique qui eût triomphé, il y avait, du moins cet avantage, que cette politique aurait été uniforme, et que nous évitions les déchirements qui se produisirent à la fin.

S’il n’en fut pas ainsi, cela tînt au défaut d’entente de ceux qui devaient composer plus tard la minorité, et qui longtemps agirent isolément. Cela tint aussi à ce que la minorité se forma successivement, par adjonctions individuelles de divers membres qui, l’un après l’autre, devant les fautes commises, éclairés par les événements, voyant l’inanité des mesures préconisées, abandonnaient la majorité pour passer dans l’autre camp.

Telle fut, par exemple, l’histoire de Tridon, de Léo Fraenkel, de Varlin.