Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mune doit, au mouvement révolutionnaire politique et social, d’accepter toutes les responsabilités et de n’en décliner aucune, quelque dignes que soient les mains à qui on voudrait les abandonner.

Quant à nous, nous voulons, comme la majorité, l’accomplissement des rénovations politiques et sociales ; mais, contrairement à sa pensée, nous revendiquons, au nom des suffrages que nous représentons, le droit de répondre seuls de nos actes devant nos électeurs, sans nous abriter derrière une suprême dictature que notre mandat ne nous permet d’accepter ni de reconnaître.

» Nous ne nous présenterons donc plus à l’Assemblée que le jour où elle se constituerait en cour de justice pour juger un de ses membres.

Dévoués à notre grande cause communale, pour laquelle tant de citoyens meurent tous les jours, nous nous retirons dans nos arrondissements, trop négligés peut-être. Convaincus, d’ailleurs, que la question de la guerre prime en ce moment toutes les autres, le temps que nos fonctions municipales nous laisseront, nous irons le passer au milieu de nos frères de la garde nationale, et nous prendrons notre part de cette lutte décisive soutenue au nom des droits du peuple.

Là encore nous servirons utilement nos convictions, et nous éviterons de créer dans la »Commune des déchirements que nous réprouvons tous, persuadés que majorité ou minorité, malgré nos divergences politiques, nous poursuivons tous un même but :

La liberté politique ;

L’émancipation des travailleurs.