Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je rappelai enfin, qu’un principe devait tout dominer : le respect des engagements pris, et qu’en modifiant après coup la loi électorale, nous mettions le pied sur une pente d’arbitraire où l’on ne pourrait plus s’arrêter et qui nous mènerait jusqu’à l’absurde.

Si encore cette violation de la loi avait produit un avantage sérieux, si elle avait dû sauver Paris et la Commune, si elle avait eu pour résultat d’apporter à l’Assemblée le secret de la victoire, certes, je ne l’aurais point combattue. Dans les circonstances où nous nous trouvions, tout eût été bon, eût été légitime, qui eût arraché leurs victimes aux bourreaux de Versailles et assuré le triomphe de la Révolution ; mais il n’en était pas ainsi. Ces nouvelles élections affaiblissaient moralement la Commune sans lui apporter aucun autre avantage, car les quelques hommes distingués et dévoués qu’elles envoyaient sur les bancs de l’Assemblée, auraient pu servir sa cause tout aussi efficacement de toute autre façon. Elles ne modifiaient même pas la composition politique de l’Assemblée, Des élus du 16 avril, les uns allant siéger parmi les membres de la majorité, les autres parmi les membres de la minorité, les forces respectives restèrent identiquement ce qu’elles étaient auparavant.

Au nombre de ceux qui repoussèrent la validation, il faut signaler plusieurs hommes qui votaient toujours avec la majorité, et notamment son principal chef, le citoyen Félix Pyat qui, absent au moment du scrutin, déclara, par la voix des journaux, qu’il aurait voté avec les opposants et que si la « Commune ne rapportait pas son décret, il donnerait sa démission. »

La Commune ne rapporta pas son décret, et