Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v1.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

déjà faire pressentir le grand mouvement communaliste du 18 mars. Je veux parler de la nomination de deux ouvriers, membres tous deux de l’Association Internationale des Travailleurs, et nommés, à ce titre, avec une grande majorité, les citoyens Malon et Tolain. Il faut mentionner aussi l’élection de l’héroïque et infortuné Millière, dont les ardentes convictions socialistes et la part prise par lui au mouvement de l’Internationale, n’étaient ignorées de personne. On ne doit pas oublier non plus le citoyen Langlois, qui, depuis !… Quand on le nomma, ce fut non-seulement comme partisan de la guerre à outrance, mais aussi comme socialiste, ayant pris part au mouvement des réunions publiques vers la fin de l’Empire.

Quelques radicaux révolutionnaires, particulièrement compromis dans les soulèvements du 31 octobre et du 22 janvier, dont l’opposition contre Trochu et consorts avait été implacable, les citoyens Delescluze, Félix Pyat, Cournet, Razoua, passèrent également avec de belles majorités.

Blanqui ne fut point nommé, mais il obtint cinquante mille voix.

Victor Hugo, Louis Blanc, Garibaldi, occupaient la tête de la liste.

Pour le premier, c’était encore moins une élection politique et une protestation contre l’Empire, qu’un hommage rendu à. un homme de génie qui est une gloire nationale.

L’élection de Garibaldi avait un double caractère : — C’était une marque de reconnaissance envers l’étranger qui avait mis son épée au service de la France vaincue, et c’était l’affirmation de la solidarité des peuples au sein de